Structuration

La structuration des activités d’apprentissage est un élément essentiel de l’approche ELLAC, visant à cibler les apprentissages essentiels tout en renforçant la transférabilité des connaissances et des rétroactions pour favoriser un processus continu. Cette planification rigoureuse contribue également à maintenir la cohérence des activités d’enseignement et d’apprentissage tout au long de la session.

 

structuration

Étape 1 : Circonscrire une « sous-famille » de situations

L’approche ELLAC recommande de circonscrire une « sous-famille » de situations dans laquelle on travaillera le développement de la compétence en lecture littéraire. Idéalement, l’œuvre évaluée en fin de cours est choisie comme représentative de cette sous-famille. Cela permet de structurer les activités d’enseignement-apprentissage en fonction des savoirs, savoir-faire et savoir-être nécessaires pour cette sous-famille de situations. Ainsi, toutes les œuvres choisies devront s’inscrire dans cette sous-famille de situations ; il est possible d’avoir, dans une même « sous-famille » de situations, des œuvres de thématiques, de genre, d’époque, voire de tonalités variées – tout dépendant de l’angle choisi pour caractériser celle-ci. Le fait que toutes les œuvres s’inscrivent dans la même famille de situations permet de déconstruire l’approche en silo que les étudiants perçoivent souvent dans le cours de littérature (les apprentissages faits en lien à une œuvre n’étant souvent pas perçus comme pertinents pour l’œuvre suivante).

Étape 2 : Expliciter les ressources nécessaires à la LL dans la « sous-famille » de situations

Pour déterminer les caractéristiques spécifiques de cette sous-famille, l’enseignant doit sélectionner l’œuvre et l’énoncé d’évaluation à venir. Cela lui permettra de cerner les ressources les plus importantes pour interpréter cette œuvre dans la perspective retenue (énoncé d’évaluation) et pour s’exprimer sur celle-ci. Cette caractérisation détaillée permet de mieux comprendre les enjeux, le lexique, les particularités du genre ou encore les mécanismes à enseigner aux élèves. Plus cette caractérisation est fine, plus les élèves disposent d’outils pour réaliser une lecture littéraire riche ; cependant, la caractérisation fine risque d’orienter l’interprétation, voire de limiter la latitude interprétative. Le choix entre une caractérisation fine ou générale dépend du jugement professionnel de l’enseignant, du degré de compétence des élèves (plus ils sont compétents, plus ont peu donner de latitude) et du contexte d’enseignement.

Dans le contexte de l’approche ELLAC, il est important de sélectionner soigneusement les savoirs, savoir-faire et savoir-être à enseigner pour la sous-famille de situations définie. Les apprentissages doivent être espacés et itératifs afin de favoriser un ancrage progressif des connaissances dans la mémoire de travail des élèves, ce qui leur permet d’être de plus en plus à l’aise pour mobiliser ces ressources et, donc, de plus en plus autonomes. En outre, notons que cette démarche garantit que tous les élèves, même ceux ayant un bagage lexical ou culturel limité, auront eu l’occasion de développer les ressources essentielles aux tâches certificatives planifiées.

Étape 3 : Construction d’un « cadre de référence »

Un élément clé de la lecture littéraire réside dans les liens que le lecteur peut établir au cours de sa lecture. Le « cadre de référence du sujet lecteur » comprend des connaissances générales, des connaissances spécifiques à l’analyse de l’œuvre, des savoir-faire, des savoir-être, et des expériences émotionnelles et réflexives. L’approche ELLAC préconise de développer ce cadre de référence « artificiellement », tout au long de la session, en utilisant des textes et des activités d’apprentissage choisis expressément dans l’optique de l’établissement du cadre de référence délimité. Cette planification de toute la session (œuvre, activités) à rebours de l’évaluation finale planifiée exige une grande organisation ainsi qu’un regard pédagogique pour proposer des activités qui évolueront en complexité sur l’ensemble de la session et apparaîtront variées en dépit du fait qu’elles soient toutes orientées vers l’évaluation finale.

L’option de structuration par le moyen des critères de qualité

L’approche ELLAC propose une autre manière de structurer les apprentissages. En effet, les critères de qualité des postures de la lecture ou des situations d’expression de la lecture littéraire peuvent guider la planification du cours. En explicitant ces critères, l’enseignant peut relier les apprentissages tout au long de la session aux différentes postures de la lecture. Chaque tâche proposée doit contribuer explicitement à la réussite de l’évaluation finale, évaluée en fonction de ces critères. Cette approche favorise le développement continu de la compétence en lecture littéraire tout au long du cours.

Cette option permet aussi de répartir les apprentissages tout au long de la session et de limiter la vision des apprentissages « en silo » ; elle assure moins efficacement, cependant, l’enseignement et l’apprentissage des ressources nécessaire.

*Notons que l’option de structuration par le cadre de référence pourrait se combiner à la structuration par les critères de qualité.

Matériel didactique

Nous vous proposons d’explorer, de télécharger et d’adapter le matériel ayant été conçu par des pairs
dans le but de donner des outils aux élèves, de les faire pratiquer la lecture littéraire et de les faire réfléchir sur celle-ci.